La civilisation Hindou concerne tout le sous-continent Indien et eut des influences jusqu’en en Asie du sud –est. C’est le territoire où, depuis plusieurs millénaires s’est appliqué le système des castes.
La civilisation Hindoue est à la fois une religion, un système d'organisation sociale et un ensemble de pensées philosophiques.
L'inde est un mille-feuille culturel. Le modèle indien n'est pas celui de l'intégration mais des superpositions des cultures.
Seul le système de caste est un dénominateur commun des différentes religions, reflet d'une mosaïque de cultures différentes.
Ce qui échappe le plus à nos schémas de pensée occidentaux, c’est que l’Hindouisme, n’est pas qu’une religion, n’est pas qu’une organisation sociale, n’est pas que porteur de valeurs et de spéculations philosophiques, mais est le tout à la fois dans une imbrication totale.
On se félicite en occident que l’Inde soit la plus grande démocratie du monde alors que le système social basé sur les castes est le plus inégalitaire qu’il soit. Le comportement quotidien parait individualiste dans la vie courante des Hindous, il n’est pas pour autant synonyme de liberté ou d’égalité.
Ce n’est donc en quelque sorte disposer d’un « avatar » de plus de la représentation individuelle par le droit de vote. Au demeurant, la liberté d’expression a toujours été une tradition bien établie. La vigueur des débats électoraux et de la vie politique en fourni la preuve. En Inde certains états peuvent être communistes et l’hindouisme y est être toujours présent et vivant.
La structure complexe de la société indienne a résisté à tout pouvoir absolutiste. Akbar, Le grand Moghol, tenta d’harmoniser les différents calendriers et d’imposer un calendrier synthétique (Din-ilahi) mais avec un succès de façade. Les Britanniques tentèrent d’organiser et d’administrer la diversité. Ils transformèrent l'hindouisme en religion, en tentant de la rationaliser mais cela n’eut pour effet que de faire émerger un mouvement nationaliste Hindou. Sa montée en régime au cours du XX eme siècle abouti à l’indépendance et va jusqu'à menacer les ancestrales cohabitations religieuses.
L’Hindouisme est une culture et une religion « distribuée », répartie entre tous ses membres reposant sur des rites individuels et familiaux. C’est ce qui fit sa force et sa résilience face aux invasions Aryennes et Musulmanes. Le Bouddhiste par exemple, qui lui, a une organisation structurée (clergé, monastères) et des sites religieux (stupas, gompas..) n’y a pas survécu en Inde. Devant le Tsunami que représente l’entrée dans la société de consommation, comment va réagir et évoluer la civilisation Hindou ?
Voici déjà le point de vue (d’avant l’indépendance) de Rabindrana Taggore sur l’évolution de la civilisation :
La civilisation qui nous vient d'Europe est vorace et dominatrice: elle consume les peuples qu'elle envahit, elle extermine ou anéantit les races qui entravent sa marche conquérante. C'est une civilisation toute politique, aux tendances cannibales; elle opprime les faibles et s'enrichit à leurs dépens. C'est une machine à broyer. Elle sème partout les jalousies, les dissensions. C'est une civilisation scientifique et non humaine.
Nous prophétisons sans la moindre hésitation que cela ne pourra durer éternellement, car le monde est régi par une loi morale souveraine qui s'applique aux collectivités comme aux individus.
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« Le système des castes est à mon avis inhérent à la nature humaine et l'Hindouisme en a simplement fait une science ». Gandhi.
La hiérarchie des castes repose sur la pureté ou plutôt en termes de degrés d'impureté, aucun homme n'en étant exempt.
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La civilisation de l'Indus est la plus ancienne trace d'organisation sociale urbaine comparable et contemporaine de celle de l'Egypte ou de Summer. (-3000ans) L'écriture n'est pas déchiffrée à ce jour. Elle possédait déjà les techniques artisanales du tissage et de la poterie.
- ·L’époque Indo Aryenne (Védique) de 1400 Av JC au VII s après JC
Les invasions Aryennes (indo européennes) de -2000 à – 500 av JC, vont lentement assurer le peuplement de l'Europe et d'une partie de l'Asie. De -1500 à -700 avJC, les Aryens, pasteurs nomades, se répandent dans l'Inde du nord, pacifiquement d'abord, puis militairement au fur et a mesure de leur meilleure organisation. Les sociétés sont fortement hiérarchisées en castes (les prêtes ou Brahmanes, les nobles et militaires, les marchands et les paysans). La fusion et intégration lente opérée avec les peuples autochtones produisit les fondements de la religion Hindou. Des textes religieux en langue sanskrit, consignaient les pratiques: les Vedas (le savoir). Les principales valeurs étaient déjà exprimées: compassion, contemplation, tolérance, non-violence, et un concept fondamental de la pensée indienne,: la réincarnation.
- ·Médiévale hindoue (l'hindouisme) jusqu'au XIIème puis Islamo-Hindoue (jusqu'à XVII ème)
La conquête musulmane commencée au 7ième siècle, va être stoppée, et ne reprendra qu'au X ème et XI ème siècles, non plus par les Arabes, mais par des peuples récemment convertis, venus d'Asie centrale, par les Turcs, les Mongols, les Afghans ou les Perses. Les contacts entre les deux communautés (hindou et musulmane) furent faibles, le principe des castes formant un obstacle à toute fusion. La religion Hindouiste va opposer à l'Islam une forme d'inertie, malgré les tentatives de conversion forcées. Seule les région du nord-ouest de l'Inde subiront une évolution intégrant la culture des envahisseurs ( émergence de religion intermédiaires, comme le sikhisme) et propagation de l'art Persans (Taj Mahal) par exemple. La partition de l'empire des Indes entre Inde et Pakistan trouve son origine dans cette lutte d'influence.
- ·L’Inde coloniale
Les conquêtes européennes (portugaise, Hollandaise, Britannique et Française) vont tenter l'aventure coloniale. La diffusion du Christianisme aura peu d'impact.
Aujourd'hui, l'Hindouisme est synonyme d'une grande tolérance aux diverses sectes qui existent et se caractérise par une grande capacité a ingérer nombre d'entre elle dans un syncrétisme aussi bien religieux que patriotique. Il en est aussi ainsi de l'arrivée des technologies occidentales qui ne supplantent pas la primauté des valeurs spirituelles.
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Différences de perception du temps entre Hindoux et Occidentaux.
Pour les Occidentaux, il constitue une progression constante en ligne droite. Nous "savons" qu'il existe un passé, un présent et un avenir, et nous "savons" que tout moment écoulé l'est pour toujours. Nous sommes certains que l'événement qui se produit maintenant est, par quelque aspect, différent d'événements similaires du passé ou de l'avenir.
Les Hindous "savent" exactement le contraire. Pour eux, tout ce qui arrive est déjà arrivé et arrivera de nouveau ; ce qui n'est jamais arrivé n'arrivera jamais. Pour les Hindous, le temps tourne en rond ; il n'y a ni commencement ni fin, et toute chose dans l'univers, y compris Dieu ou les dieux, est indissolublement liée au cycle éternel du temps.
En conséquence, les Hindous ont une vision cyclique de l’histoire.
Les Hindou n’ont pas la culture du fait historique, mais celui de la mémoire. Ils n’ont pas un regard sur le passé, mais reproduisent ce qui a déjà été « fait » par les dieux selon les règles des écritures. Le souvenir n’a pas de sens. Il n’y a pas d’historiens en Inde.
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La société de castes est une théorie d'ordonnancement social selon laquelle la distinction sociale repose sur la pureté religieuse.
Une caste est un ensemble de clans liés par trois critères communs :
- ·L’appartenance à une caste est basée sur la naissance :
On est Hindou par la naissance et on appartient à la caste de ses parents. La hiérarchie des castes repose sur la pureté religieuse. La manifestation la plus traditionnelle est le non partage de la nourriture avec des personnes de castes inférieures. La vie moderne tend à accepter des accommodements dans la vie courante.
- ·Une caste est endogame
Les mariages ne se concluent pour un couple appartenant à une même caste. (Avec quelques accommodements pour les hommes qui peuvent avoir des relations vers les castes inférieures conduisant à la dégradation de la descendance, mais une interdiction aux femmes d’avoir des relations avec des castes inférieures)
- ·La Profession ou la fonction est héréditaire.
L’organisation sociale se fonde historiquement sur l’échange de services entre les différents groupes selon une hiérarchie variable. Elle se trouve aujourd’hui remplacée par l’économie monétarisée.
Ce critère conduit à une multiplication des castes considérable car il prend en compte, non seulement celui de la pureté religieuse et des fonctions, surtout pour les quarte Varna, les spécialités professionnelles en particulier pour les Jati, mais aussi des critères de pouvoir et d’influence. Il arrivait déjà autrefois, que les agriculteurs ou les éleveurs n’aient pas l’exclusivité d’appartenance à une caste, mais que plusieurs d’entre elles se revendiquaient de ces corporations. A l’époque actuelle, avec l’apparition de nouveaux métiers, l’émergence d’une organisation sociale parallèle basée sur l’éducation ou la richesse, entre autre, on constate des modifications de répartitions, mais le fondement demeure encore. (On peut être informaticien de la caste des bouviers et continuer à honorer les dieux tutélaires des éleveurs).
Le système de caste (des Varna et des Jati) basé sur la pureté et la corporation ne sont pas les seuls à intervenir dans la définition de la caste. S’il répond à une organisation sociale d’un pays essentiellement agricole, l’appartenance régionale, les langues, le pouvoir économique, sont autant de critères qui interagissent dans la définition des groupes sociaux et des castes. Depuis l’indépendance, avec la mise en place de la démocratie et avec la modernisation et l’urbanisation sont apparu des considérations politiques, de classes socio-économiques, de types d’éducation. Il en résulte une complexité de classification toute indienne très mouvante et vivante, qui en plus ne prend pas en compte les mêmes critères selon les régions, ou que l’on soit à la ville ou à la campagne.
Le rôle social du système de caste : l’appartenance à une caste est pour une famille ou un individu une protection contre les difficultés du monde qui les entourent. La mutualisation des ressources, la défense des plus faibles, le soutien moral sont autant de recours dont peu bénéficier le membre d’une caste dans un pays où il n’existe pas de système étatique ou mutualiste de protection sociale. Les castes constituent aussi des réseaux qui s’étendent, encore plus aujourd’hui, aux relations d’affaires.
Classification des castes selon les critères religieux:·
Les critères théoriques de différentiation et de hiérarchisation des castes de base (Varna) :
- Critère de l’eau :
- Pur
- Impur
- ·Critère du toucher : intouchables / non intouchables
- ·Deux fois nés (initiés : naissance physique et naissance spirituelle à l’adolescence, porteur du cordon de coton)
- ·Agissant dans le domaine temporel ou spirituel
Les Purs se répartissent en quatre classes (Varna ou couleur) :
- ·Purs – deux fois nés – maitre des créatures – domaine spirituel : LES BRAHMANES
- ·Purs – deux fois nés – maitre des créatures – domaine temporel : LES KSHATRYA
- ·Purs – deux fois nés – tâches spécialisées – LES VAISHYA
- ·Purs – NON deux fois nés – LES SHUDRA (des castes de serviteurs, et artisans) et les tribus
En marge des classes de castes, une catégorie particulière est dévolue aux « renonçants ». Souvent appelés Sadu, ils peuvent être issue de n’importe quelle classe ou caste, et ont choisi de renoncer à tous leurs biens et droits au terme de leur vie sociale, lorsque leur descendance est assurée.
Les non classés « purs » (hors castes) font partie de l’ensemble des laissés pour contre (Dalits). Ils sont répartis en un grand nombre de catégories le plus souvent liées à leurs métiers ou activités. C’est le système des jâti (naissance) qui peut varier selon les régions. Il préexistait sans doute au système des «varnas» qui est le seul reconnus des Brahmanes et décris dans les textes anciens. Une ségrégation peut être faite par les purs entre les touchables et les intouchables
- ·Impurs – touchables – Des castes de corporations et les races ou adeptes de religions non Hindoue
- ·Impurs – intouchables – les sans castes
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BRAHMANE |
Spirituel |
Maître des créatures |
Deux fois nés |
Purs |
|
KSHATRYA |
temporel |
|||
|
VAISHYA |
Spécialisés |
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|
SHUDRA |
Non deux fois nés |
|||
|
touchables |
Impurs |
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|
intouchables |
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Définitions:
- ·La famille, le clan (issue d’un même ancêtre), la tribu (ensemble de clans) sont des structures humaines définissant des parentés et des groupes sociaux
- ·Les castes : strate sociale, composée de tribus. Ce terme occidental couvre à la fois les classes des purs (varnas) défini par l’hindouisme et les espèces (Jati) qui classent, entre autre, les impurs en corporations.
- ·Exogamie : mariage en dehors de l’unité sociale d’appartenance
- ·Endogamie : mariage exclusivement à l’intérieur d’un groupe social large (caste ou tribu)
- ·Hypergamie : dérogation d’un mariage d’un homme avec une femme d’une caste inférieure.
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Peuples de culture Hindoue
La très grande majorité des peuples de culture Hindoue vivent en Inde, mais avec les colonisations, des migrations ont eu lieu entre autre, en Afrique du Sud, aux caraïbes alors que plus historiquement, elle s’est effectuée vers l’Indonésie ou au Sri Lanka
L’Inde compte 4 groupes ethniques principaux: indo-européennes, dravidiennes, austroasiatiques et tibéto-birmanes
Deux sont de culture Hindoue : les indoeuropéenne et les dravidiens
