Bugis
Les Bugis (les Buguinais) habitent majoritairement le sud-ouest de Sulawasi, mais ils sont de l’ordre de 7 millions réparti dans tout le Sud-est asiatique.
Peut nombreux par rapport aux autres ethnies de cette grande région, les Bugis n’en sont pas moins des gens très puissants et ils ont fortement influencé la politique dans les actuels États de la Malaisie, de l'Indonésie et de Singapour.
Les Bugis habitent majoritairement le sud-ouest de Sulawasi, mais ils sont de l’ordre de 7 millions réparti dans tout le Sud-est asiatique.
Peut nombreux par rapport aux autres ethnies de cette grande région, les Bugis n’en sont pas moins des gens très puissants et ils ont fortement influencé la politique dans les actuels États de la Malaisie, de l'Indonésie et de Singapour.
Si beaucoup de Bugis vivent maintenant dans les grandes villes portuaires de Makassar et Parepare, en Sulawesi, la majorité restent des agriculteurs qui cultivent le riz irrigué sur les basses plaines au nord et à l'est de la ville de Makassar. L’importance des récoltes, jusqu’à 2.5 par an, leur valut le développement économique de la région.
C’est aussi un peuple marin transportant des denrées sur de superbes goélettes en bois (les pinisi) dans toutes les îles de l'archipel indonésien.
Aujourd'hui, de nombreux villages de pêcheurs des rives de la mer de Flores et de Banda sont habités par des Bugis.
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Dans la croyance traditionnelle des Bugis, il n'y a pas deux mais cinq genres (féminin, gynandre : femme au comportement masculin, hermaphrodite ou transcendant (Bissu), androgyne : hommre au comportement masculin et masculin). Ils estiment qu'un bissu devrait plutôt être considéré comme une combinaison de tous les sexes.
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Lire la suite : Les Bissu: les « transgenres » chez les Bugis
Pinisi, ou l'art de la construction navale dans le sud de Sulawesi, fait référence au gréement et à la voile de la célèbre « goélette de Sulawesi ». La construction et le déploiement de tels navires s'inscrivent dans la tradition millénaire de la construction navale et de la navigation austronésienne qui a donné naissance à une grande variété d'embarcations sophistiquées.
L’origine historique des Pinisi
Depuis la nuit des temps, les mers de l’archipel ont été des voies naturelles de migration, de communication et de commerce. Ce sont la navigation et le commerce qui ont unifié les nombreux peuples du sud est asiatique maritime.
D’après les sources chinoises, arabes et européennes les plus anciennes, le bateau typique de l’archipel était alors le « layar tanjaq », a voiles rectangulaires, qui figure déjà sur les bas-reliefs du temple de Borobudur. Le bateau traditionnel indonésien, Le « padewakan », construit en Sud-Sulawesi, était employé pour les voyages commerciaux et la pêche jusqu’au début du XXe siècle, et également utilisé par les guerriers Mandar, Makassar et Bugis.
Le concept de Pinisi (Phinisi) est en fait assez récent, ne date que du XIXe siècle et est moins légendaire !
Littéralement, le mot Pinisi fait référence à un type de gréement (la configuration des mâts, des voiles et des cordages) des voiliers indonésiens. Mais en fait le terme concerne un vaisseau hybride combinant les caractéristiques des bateaux anciens locaux et des navires européens…Le premier Pinisi aurait d’ailleurs été construit vers 1840 par un Français à Trengganu en Malaisie, à la demande du sultan Baginda Omar. D’ailleurs le terme Pinisi viendrait du mot français « pinasse » qui désignait un bateau de taille moyenne.
Le premier Pinisi de Sulawesi fut construit vers 1900 pour un capitaine de Bira par les gens d’Ara. Au début les Pinisi étaient des navires marchands à part entière. Le capitaine disposait d’une petite cabine et l’équipage dormait sur le pont. En réalité, les constructeurs de bateaux ne sont pas d’ethnie bugis, comme on le croit en général par erreur mais de l’ethnie Konjo de la région de Bira…. !!! Nombre d’entre eux ont d’ailleurs essaime à Kalimantan (Bornéo) ou ils trouvent évidemment du bois en quantité suffisante.
Dans les années 70, plusieurs milliers de Pinisi formaient la plus grande flotte marchande du monde !
La construction des pinisi
La construction traditionnelle du Pinisi se fait dans un chantier rudimentaire : le « bantilang ». Le chantier est dirigé par un « punggawa » (le chef de chantier) et une équipe d’ouvriers spécialisés appelés « sawi », au nombre de plusieurs dizaines.
Les constructeurs de bateaux de Tana Beru croient que leur société est un microcosme, reflet de l‘univers (macrocosme). L‘harmonie des deux mondes doit être préservé dans toutes les activités de la vie, y compris pour la construction des bateaux traditionnels : c’est pourquoi ils ne conservent leurs méthodes de construction séculaire.
De nombreux rites ponctuent les différentes étapes de la construction, conçue comme la naissance d‘un enfant. C’est particulièrement évident au cours du rite d’ « anatra kalebiseang », le débitage de la quille. Il symbolise l’union entre un mâle et une femelle qui donne naissance à l‘embryon du bateau, et qui ensuite devient le « futur bateau ».
Le rite de « pamossi » est destiné à déterminer le centre du bateau. Il représente la naissance de l‘enfant lors de la mise à l‘eau du bateau à la mer. Dans ce cas c’est le « punggawa » (le chef de chantier) qui joue le rôle de la mère. Le bateau ne sera pas mis à flot sans sa permission, car sinon le bateau risquera de ne pas se mouvoir et ira se briser en mer par la suite.
Les étapes de la construction :
1/ recherche du bois et abattage :
Le bois à utiliser provient de l’arbre welengreng ou dewata, très dur et étanche. Pour l’abattage, on doit choisir un jour faste dans le calendrier traditionnel, en général au 5eme ou au 7eme jour du mois de la construction. Selon la croyance locale, les arbres sont habités par des génies, et il faut procéder au sacrifice d’un coq pour demander au génie de sortir de l’arbre. On abat ensuite celui-ci et on le ramène au chantier.
2/ Assèchement et débitage du bois :
À l‘arrivée au bantilang, l‘équipe fait sécher le bois. Puis on doit procéder à une autre cérémonie avant de le couper : on pose le bois qui constituera la quille orientée vers le nord-est, symbolisant le principe male, l’autre extrémité, orientée au sud-ouest représente le principe femelle. On grave ensuite une formule magique sur le bois, accompagnée d’une prière, destinée à rendre le bois solide et résistant.
On doit scier le bois en suivant les veines d’un bout à l’autre. Le premier coup est donné à l’extrémité male, et le morceau sera jeté à la mer : il symbolise le rôle du mari qui part sillonner les mers pour gagner sa vie. Le morceau à l’autre extrémité, sera conservé car il symbolise l’épouse qui reste au foyer.
3/ Assemblage :
Une fois le tronc de l‘arbre débité à la scie, les menuisiers façonnent les différentes parties du bateau : la quille, les bordages, les mats, etc. Une fois la quille terminée, on fait également une petite cérémonie (kalebiseang) avant de monter le soting, plaque de bois servant à resserrer la quille, puis d’assembler cent vingt-six bordages de différentes tailles. Les petits bordages sont posés en bas et les grands en haut. On effectue également un rite dit anjerreki, destiné à renforcer la quille. Puis on assemble la poupe et le safran.
Il s’agit ensuite, de calfater avec une sorte de mastic traditionnel appelé majun, tiré de l’écorce de l’arbre barruk. On enduit ensuite les bordages avec une pâte à base de chaux et d’huile de coco, appelée allepa, qui doit être mélangée par six personnes pendant douze heures…Pour enduire un bateau de cent tonneaux, il faut préparer vingt kilos de mastic. Enfin la coque enduite est poncée avec de l‘écorce de papayer.
4/ Gréement :
Après avoir fini la coque, on grée le bateau ; celui-ci comporte deux voiles principales (sombala). La voile avant d’une superficie d’environ 200 m2 est hissée au mât de misaine. L‘autre voile, d’une superficie de 125 m2, est hissée au mat d‘artimon. Les voiles principales sont couplées avec un tanpasere, petite voile triangulaire orientée vers la poupe. À la proue, le pinisi est muni de trois focs triangulaires entre le mat de beaupré et le mât de misaine. On n‘assemble que des voiles quand le bateau est à flot.
5/ Mise à flot :
Avant la mise à flot, le punggawa doit faire une dernière cérémonie pour purifier le bateau, appelée maccera lopi. Si le tonnage du bateau est inférieur à 100 tonnes, il sacrifie une chèvre, s’il est supérieur à 100 tonnes, un bœuf, tout en prononçant une prière. Puis on met le navire à flot. Le processus dure près de trois jours, et les voiles sont gréées tout à la fin.
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